Un festival pas comme les autres

A saint Germain au mont d’or en juin, se tient un festival de musique peu ordinaire : Les pianissimes. Un festival dédié à la musique classique dans une ambiance bucolique de détente. Des transats, de la pelouse, une programmation soignée, des moments de rencontre avec les musiciens et cette année une pianiste chinoise à l’honneur : Mme Zhu Xiaomei.

Discussion avec Luca Mariani, chargé de production et des relations extérieures du festival.

Pouvez-vous présenter en quelques mots votre festival à ceux qui ne le connaissent pas ?

Le festival des Pianissimes a surtout pour but de promouvoir les jeunes talents et de démocratiser la musique classique. Il se déroule principalement en plein air, dans un cadre de verdure propice à l’écoute et à la détente. L’ambiance y est conviviale et familiale.

Quels sont les temps forts de votre festival ?

Cette année, la venue de Zhu Xiao-Mei sera bien sûr l’un des temps forts du festival. Mais nous pourrions également citer les 2 concerts pédagogiques, qui réuniront plus de 400 enfants autour  de l’œuvre de Maurice Ravel, ou le concert de Thomas Enhco et Vassilena Serafimova, un duo explosif qui clôturera ce 9^ème festival en forme de feu d’artifice.

C’est un festival exclusivement dédié à la musique classique ?

Depuis l’année dernière, nous ouvrons notre programmation à d’autres styles de musiques et notamment au jazz. Au delà, nous mettons un soin particulier à faire  des programmations accessibles et inventives, même lorsqu’elles restent exclusivement dans le cadre de la musique « classique »

Une des missions de votre festival est de désacraliser la musique classique, concrètement, comment faites-vous ? Plein air ? Politique tarifaire ? Rencontre avec les musiciens ? Mélange des genres ?

Nous privilégions une approche conviviale du concert, pour qu’il soit un vecteur d’échanges et de rencontre entre le public, les artistes et le grand répertoire.

Nos concerts sont sans entractes et durent 1h20 au maximum. Ils sont suivis d’un apéritif  au cours duquel  le public est invité à échanger avec les artistes.

Cette année pour la 9^ème édition du festival, l’invitée d’honneur est une pianiste chinoise, Zhu Xiao Mei. Qui est-elle ?

Zhu Xiao-Mei est une pianiste d’origine chinoise vivant à Paris, dont chaque concert est un grand moment d’intensité. La musique a toujours été sa raison de vivre, surtout à l’époque de la Révolution Culturelle où malgré le travail dans les champs, le bannissement des auteurs classiques et les punitions,  elle continuait à jouer du Bach dans sa tête et à croire en sa destinée.

Pourquoi l’avoir choisie comme invitée d’honneur ?

Car il y a de temps en temps dans le monde musical des personnalités qui forcent l’admiration, non seulement par leur talent artistique, mais aussi par leur aventure personnelle, leur force de caractère, et souvent la modestie qui va avec. Brigitte Engerer, qui était notre invitée d’honneur en 2010, était de celles-ci. Zhu Xiao-Mei aussi.

On dit qu’elle ne se produit pas souvent, a-t-elle accepté facilement ?

Elle limite volontairement ses engagements en effet, car elle enseigne aussi au CNSMD de Paris. Mais elle reprend en ce mois de Juin ses chères Variations Goldberg pour les filmer dans l’église de Leipzig, où Bach était maitre de chapelle. Comme c’est son œuvre fétiche, nous sommes heureux de lui donner l’occasion de la redonner dans une église plus proche et de taille plus intime…

Est-ce qu’elle fera un clin d’œil à la musique chinoise lors de sa représentation ?

Peut-être en bis, qui sait ? Mais c’est toujours difficile de jouer autre chose après un tel chef d’œuvre que les Variations Goldberg… En revanche, elle sera disponible après le concert pour dédicacer ses CDs, son livre si poignant ‘La Rivière et son secret, des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach’, et discuter avec le public.

Pour finir, en quoi les Pianissimes se démarque-t-il des autres festivals de musique classique et de piano ?

Nous sommes sans doute l’un des rares festivals classique à proposer d’écouter un concert en transat ! Un détail sans doute, mais qui en dit long sur l’esprit de notre manifestation.

Et les pianissimes en Chine, c’est pour quand ?

(Rires). L’idée est séduisante, mais nous avons d’abord pour projet de produire un concert en plein air à plus de 2000m d’altitude ! Si nous y arrivons, peut-être que la Chine ne nous paraitra plus si inaccessible.

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